Lettre à l'Église de Thyatire - Analyse

 Accueil    ABéCéDaire  →  Église  →  Thyatire 







Lettre à l'Eglise de Thyatire



Apocalypse 2 : 18-29


1. Introduction :


Les 7 Églises représentent l'Église universelle de tous les temps. Chaque Église nous renvoie notre propre image à un moment de notre marche vers la Jérusalem céleste : nous pouvons être aujourd'hui Éphèse, et demain Pergame. Nous discernons dans une des sept Églises un instantané de notre situation présente, et dans les sept Églises prises dans leur ensemble un panorama de notre vie entière, vue du Ciel, hors du temps.

Chaque membre de l'Église se trouve à un instant donné à un endroit différent des autres membres, sur le même chemin. Nous avons donc aussi dans la vision des sept Églises un instantané de l'Église telle qu'elle est vue ici et maintenant, composée de pierres plus ou moins achevées, de membres plus ou moins près du but.

Les sept Églises sont aussi l'Église telle qu'elle est vue dans tous les siècles, si nous étendons la portée de notre vision à tous les croyants de tous les temps.

Ainsi, nous avons une description en plénitude de l'Église, transposable à toutes les époques et dans tous les lieux, et concernant chacun de ceux qui composent le Corps de Christ.

1 Corinthiens 3 : 16 "Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous?" 
...

Après Éphèse, Smyrne et Pergame, c’est à Thyatire que, en vision, le Seigneur conduit Jean et déroule devant lui la figure de ce qu'est l’Eglise dans la 4ème étape de son développement. Après la  perte du premier amour à Éphèse, l’épreuve de la persécution à Smyrne, le développement de faux enseignements à Pergame, nous atteignons avec Thyatire un sommet dans les maux qui peuvent gangrener une église. Car à Thyatire, montre Jean, ce n’est pas d’abord dans les membres de l’Eglise que se trouve le mal qui la corrompt, mais dans sa tête, dans les instances qui ont la charge de lui prodiguer l’enseignement qu’elle doit suivre, les organes directeurs qui donnent à toute l’église la ligne qu’elle doit suivre.

La Bible nous dit de quelle manière éviter une telle déviation. Elle nous enseigne la nécessite de la vigilance et de la correction mutuelle : 1 Cor 14 : 30, comme la nécessité de la vérification dans toute l’Ecriture pour voir si l’enseignement apporté est conforme à la Parole : Actes 17 : 11

Analyse de la lettre de Jean, dictée par Jésus, le Fils de Dieu, à l’église de Thyatire !

2. Thyatire : la ville


C’est dans le livre des Actes des apôtres que, pour la première fois, nous trouvons la mention de Thyatire. Alors que Paul se trouve en Asie et qu’il est empêché, nous dit Luc, par le Saint-Esprit d’y annoncer la Parole, il reçoit une nuit la vision d’un Macédonien qui l’appelle au secours. Comprenant que Dieu l’appelle à quitter l’Asie pour se rendre en Europe, Paul débarque avec son équipe à Philippes une ville grecque. Le jour du sabbat, il se rend à une rivière où se trouve un groupe de femmes à qui il annonce l’Évangile (bonne nouvelle). Actes 16 : 14-15 nous dit la suite.

Deux détails particuliers, au sujet de cette étude, doivent retenir notre attention : le premier est le métier qu’exerçait Lydie, que l’on pense être la 1ère convertie d’Europe : elle était marchande de pourpre (*). La seconde est la ville d’où elle provenait : Thyatire. Ces deux détails, qu’il nous faut retenir pour la suite, ne nous sont pas donnés par hasard dans la Bible. Ils sont révélateurs de l’activité qui, à l’époque où écrit Luc, faisait la renommée de Thyatire : la fabrique d’une étoffe d’une teinte si particulière, le pourpre, que c’est avec elle que l’on confectionnait dans tout l’empire romain les vêtements qui habillaient les princes, les rois et les plus hauts dignitaires de l’empire.
(*) Pourpre : La pourpre est une teinture rouge violacée d'origine animale déjà en usage chez les Phéniciens et les Égéens. C'est un des éléments culturels majeurs de l'Antiquité méditerranéenne, signe d'honneur et de pouvoir que perpétue jusqu'à nos jours le vêtement des cardinaux des églises catholiques romaine et anglicane.

3. Thyatire : l’Eglise :


a. le Fils de Dieu

C’est en tant que Fils de Dieu, un rappel en quelque sorte que Lui seul est le médiateur qualifié entre Dieu et les hommes que Jésus se présente à l’Eglise de Thyatire. Ce rappel n’est pas anodin. Il met sans doute d’entrée l’accent sur un grave problème que l’on rencontre à Thyatire : l’ombre que projette sur le Christ une femme qui se dit prophétesse, qui prétend sans doute, au nom de Dieu, apporter une parole inspirée à égalité avec celle du Christ à Ses serviteurs ! Nous verrons tout à l’heure, au travers du nom sous lequel Jean l’appelle, Jézabel, qui est cette femme, quelles sont ses caractéristiques et ses traits les plus marquants.

Quels que soient le titre ou les capacités que possède un homme dans l’Eglise de Jésus-Christ, jamais il ne doit posséder une autorité ou une gloire telles qu’elles fassent ombrage au Christ. Les anges : Apoc 22 : 8-9, comme les apôtres : Actes 14 : 11-15 s’y sont refusés.

b. Je connais :

S’il y a dans l’Eglise de Thyatire un problème énorme au niveau de la tête, le Seigneur qui la regarde de Ses yeux de feu sait faire la part des choses entre ce qui est et reste positif et bon dans cette Eglise et ce qui est totalement condamnable. 
Si l’enseignement donné dans cette Eglise par ceux qui la dirigent est un gros problème, le Seigneur note qu’il existe cependant dans cette église de nombreux points forts : ce sont les œuvres nombreuses qui y sont pratiquées : v 19. C’est là sans doute un point que, pour notre part, nous avons parfois trop tendance à négliger. La foi, rappelle en effet Jacques, n’est pas faite que des choses du cœur et de l’esprit. Elle doit, pour être crédible, se traduire par des actes et des engagements concrets : Jac 2 : 14-17. Si nous sommes justifiés devant Dieu par la foi, Thyatire nous rappelle que ce qui justifie notre foi devant les hommes, ce sont nos œuvres. Un aspect du christianisme authentique que, malgré les erreurs dont elle est infestée, Thyatire a su conserver !

c. Jézabel :

Cependant, malgré tout le positif pouvant exister dans cette église, se trouve en son sein et à sa tête un gros problème. Ce problème, une personne, nous est présenté sous deux aspects :
1 - le premier est celui de l’identité sous laquelle Jean tient à ce qu’elle soit comparée : Jézabel, l’épouse historique du roi Achab, une des reines les plus célébres de l’histoire d’Israël
2 - le second est celui du rôle que se donne cette personne : prophétesse, porteuse du message et de la Parole de Dieu.

Analyse !

4. Jézabel, la fausse prophétesse de l’Eglise de Thyatire :
Jézabel étant la personne à laquelle Jean compare la fausse prophétesse, qui séduit et trompe les serviteurs et les membres de l’Eglise de Thyatire, c’est vers elle que nous allons maintenant nous tourner pour comprendre qui elle est et quel danger réel elle représente pour le peuple de Dieu.

a. Origine : 1 Rois 16 : 29-31
La 1ère chose que l’on remarque en étudiant ses origines est que, si Jézabel a pu accéder à la royauté en Israël, par nature et par naissance elle n’en fait pas légitimement partie. Jézabel n’est pas israélite d’origine, mais sidonienne. A l’égard de la Parole et de la volonté de Dieu, elle n’a aucun droit légitime de diriger et gouverner le peuple de Dieu !

Jézabel est d’abord le fruit du péché d’Achab : Deut 7 : 1-3. C’est une usurpatrice.

b. Sa véritable religion :
Si Jézabel s’était réellement convertie au Dieu d’Israël, on aurait pu à la rigueur accepter qu’elle puisse, par mariage, accéder à la royauté. Mais il n’en est rien ! Au lieu d’adhérer au Dieu d’Israël ,Jézabel, au contraire, fera tout pour importer dans le pays le culte qu’elle rendait dans le sien. 1 Rois 18 : 19 nous rapporte ainsi que, chaque jour, 450 prophètes de Baal (le grand dieu cananéen appelé le Seigneur) et 400 prophètes d’Astarté (appelée la reine du ciel) mangeaient chaque jour à sa table)

c) Son caractère
Si Achab, l’époux de Jézabel, apparaît comme un homme mou, immature, facilement manipulable, sa femme, elle, apparaît comme une femme cruelle, impitoyable, sans scrupule à l’égard de quiconque s’oppose à elle.

 3 exemples :
1 - l’affaire de Naboth, de Jizréeel : 1 Rois 21 : 1-102 - le témoignage du prophète Abdias : 1 Rois 18 : 7-133 - sa haine d’Elie, le prophète de Dieu : 1 Rois 19 : 1-2

Tous les récits bibliques se rapportant à Jézabel sont unanimes : il n’y a rien à attendre de bon, de juste, de droit de la part de Jézabel. « Il n’y a eu personne, dit la Bible, qui se soit vendu en faisant ce qui déplaisait au Seigneur comme Achab ; c’est Jézabel, sa femme qui l’y incitait » 1 Rois 21 : 25. Jézabel ne sert pas Dieu, mais le diable qui est, dit Jésus, menteur et meurtrier dès le commencement » Jean 8 : 44. L’époque de Jézabel est l’époque où l’erreur dominait complètement le peuple de Dieu et où les vrais croyants qui subsistaient des persécutions devaient, pour rendre leur culte à Dieu, vivre dans la clandestinité.

d) Sa fin :
Survivant 12 ans après la mort d’Achab, tué lors d’un combat, Jézabel finira par être jugé par Dieu au travers du roi Jéhu qui la renversera de son trône. Elle connaîtra, selon la prophétie d’Elie, un fin honteuse et ignominieuse : 2 Rois 9 : 30-37.

5. Le message du Fils de Dieu à Jézabel et à l’Église de Thyatire


Le portrait de Jézabel dressé, retournons à l’Apocalypse pour entendre maintenant, ce qui est le cœur de la lettre que Jean écrit, le message que le Seigneur adresse à l’Eglise de Thyatire au sujet de Jézabel, la fausse prophétesse qui sévit en son sein :

a. la longue patience stérile de Dieu à son égard :
v 21 : la 1ère chose que Dieu fait remarquer est la longue patience dont il a usé envers elle, espérant que, comme Manassé, l’un des rois les plus impies d’Israël : 2 Chr 33 : 11-20, elle se repente. Il n’en sera rien : la Jézabel de Thyatire ne se repentira pas. Elle ne reviendra ni de ses prétentions, ni de ses erreurs !

b. l’avertissement solennel de Dieu :
v 22 à 23 : Jézabel ne voulant pas s’amender, Dieu l’avertit qu’un jugement particulier et terrible, comme celui qui frappa la première Jézabel, va la frapper, non seulement elle, mais tous ceux qui auront fait alliance avec elle pour s’unir à elle. Ce jugement sera tel, qu’il sera, comme celui d’Ananias et Saphira au début de l’Eglise, un événement qui marquera toutes les autres églises et leur rappellera la nécessité de la crainte de Dieu et du refus de tout compromis.

Appelée déjà ici la prostituée, il se peut fort bien que le jugement de la Jézabel de Thyatire soit aussi celui de la femme prostituée assise sur la bête décrit dans Apoc 17 : 1-6. & 15-18, femme vêtue du pourpre de Thyatire…

c. Message à ceux de Thyatire qui sont restés fidèles à Dieu


V 24 : Jézabel devant être jugée, le Seigneur qui discerne toutes choses, s’adresse au reste qui, en son sein, n’a pas adopté l’enseignement de la fausse prophétesse. « Il ne met pas d’autres fardeaux que celui de Lui rester attaché à Lui et sa Parole jusqu’à ce qu’Il vienne. Voyons ici combien grande est la compréhension de Dieu envers ceux qui, enfermés dans un système trompeur, Lui restent cependant attachés !

6. Conclusion : parole au vainqueur


Refaisons le tour de tous les traits caractéristiques de l’Eglise de Thyatire :

- Eglise qui aime le pourpre- Qui abrite en son sein une concurrence à Christ et à sa parole- Marquée fortement par les œuvres- Qui a à sa tête pour l’enseigner une Jézabel
  • à la fois reine et prophétesse
  • reine illégitime, d’origine païenne
  • qui adore un faux Seigneur et la reine du ceil
  • qui persécute et tue les vrais serviteurs de Dieu
  • qui a été longtemps l’objet de la patience de Dieu
  • qui ne veut pas se repentir
  • qui cherche à contaminer d’autres églises par ses erreurs au travers d’alliances
  • qui sera jugée et détruite à la fin des temps
A qui vous fait spontanément penser cette Eglise : l’Eglise catholique. Sa Jézabel : la papauté ! 
  • la couleur pourpre : celle des dignitaires de l’église catholique
  • la concurrence à Christ et sa Parole : le pape et la tradition
  • une église qui met l’accent sur les bonnes œuvres : point positif
la papauté et Jézabel : point communs
  • Le pape est roi (souverain pontife) et prophète (vicaire du Christ)
  • L’institution de la papauté a ses sources dans le paganisme
  • Le culte catholique est marquée par une forte idolâtrie : la reine du ciel, un faux christ
  • La papauté a été pendant des siècles persécutrice des vrais croyants, attachés à Christ et Sa Parole qui devaient vivre en clandestinité
  • La papauté se dit infaillible et refuse donc de revenir de ses erreurs
  • La papauté a été l’objet de la longue patience de Dieu
  • La papauté cherche à créer des alliances avec toutes les religions
  • Elle sera jugée sévèrement et d’un coup avec tous ceux qui ont fait alliance avec elle et se sont prostitués à elle

Nous ne pouvons pas terminer cette étude sans relever la promesse que Dieu fait au vainqueur sortant de cette Eglise : v 26-27. Ce que l’Eglise catholique (catholique signifie universel) a toujours cherché à avoir par ses alliances et ses compromis, Dieu le donnera, par grâce un jour, à Ses saints : le partage avec Lui de la royauté universelle !

Citations de Saint Augustin, considéré comme le père de l’Eglise catholique : 
« Emportons du milieu de nous nos papiers et tous nos livres, et que le Livre de Dieu seul s’avance. Quelqu’un me demandera-t-il : Pourquoi ? Parce que je ne veux pas que l’on prouve quoi que ce soit par des documents humains, mais par des oracles de Dieu. Il ne faut pas penser comme les évêques catholiques s’ils pensent quelque chose qui soit contraire aux Écritures canoniques de Dieu ! »

Pour une étude complète et spirituelle du livre de l'Apocalypse rendez-vous ici»»

La paix soit avec vous



◄ Précédent           Accueil              Suivant ►


W.K.P

Partenaires
Soutenir W.K.P faire un don










Suivez-nous
TwitterYouTubeFacebook